Immunothérapie en 2020

Immunothérapie en 2020

19/05/2020

L’immunothérapie en oncologie est une nouvelle arme thérapeutique, qui s’ajoute à la chimiothérapie, la radiothérapie et aux thérapies ciblées. L’immunothérapie correspond dans la majorité des cas aux inhibiteurs de PD 1 (Programmed cell death 1) et PDL-1 (Programmed cell death Ligand 1). Les inhibiteurs de PD-1 sont : le nivolumab (opdivo) et le pembrolizumab (keytruda). Les inhibiteurs de PD-L1 sont : atezolizumab (tecentriq) et durvalumab (imfinzi). Les cellules tumorales expriment à leur surface le PDL-1, signal qui bloque leur attaque et destruction par les lymphocytes T tueurs (cellules de défense immunitaire du patient). En inhibant ce signal via des anticorps, on permet aux lymphocytes T du patient de détruire les cellules cancéreuses. L’efficacité de l’immunothérapie est en partie dépendante de l’expression du PDL-1 à la surface des cellules tumorales. En effet plus les cellules tumorales ont à leur surface le PDL-1, plus elle bloque l’attaque du système immunitaire contre elles. Le traitement d’immunothérapie sera d’autant plus efficace si ce signal inhibiteur (PD1-PDL1) est fortement exprimé. L’immunothérapie a montré son efficacité dans différents types de cancers.

Immunothérapie et Cancers ORL ou de la tête et du cou (carcinome épidermoïde), oropharynx, hypopharynx, larynx, nasopharynx

En 1ere ligne de traitement des patients métastatiques :

Pembrolizumab (inhibiteur de PD-1) est indiqué en monothérapie ou en association à une chimiothérapie à base de sels de platine et de 5-fluorouracile (5-FU) dans le traitement de première ligne des patients dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS (score combiné positif) ≥ 1.

Pembrolizumab (inhibiteur de PD-1) est indiqué en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un TPS (tumor proportion score) ≥ 50 % et en progression pendant ou après une chimiothérapie à base de sels de platine.

En 2ere ligne de traitement des patients métastatiques

Nivolumab (inhibiteur de PD-1) est indiqué en monothérapie dans le traitement des patients adultes après une chimiothérapie à base de sels de platine.

Immunothérapie et Cancers du poumon ou bronchique ou broncho-pulmonaire :

Cancer bronchique non à petites cellules (adénocarcinome ou carcinome épidermoïde)

Stade III (atteinte ganglionnaire ou T4 tumeur envahissant œsophage, gros vaisseaux, trachée, myocarde :

Durvalumab (inhibiteur de PD-L1) a montré un progrès thérapeutique modéré dans le traitement du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) localement avancé et non opérable, n’ayant pas progressé à la fin de la chimio radiothérapie concomitante chez des patients en bon état général et dont les tumeurs expriment PD-L1 ≥ 1%

Stade IV :

En première ligne de traitement de patients métastatiques,

Le pembrolizumab est indiqué en monothérapie chez les patients dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un score de proportion tumorale (TPS) ³ 50 %, sans mutations tumorales d’EGFR ou d’ALK.

Le pembrolizumab, en association à une chimiothérapie pemetrexed et sel de platine, est indiqué dans le traitement de première ligne pour les carcinomes non-épidermoïde dont les tumeurs ne présentent pas de mutations d’EGFR ou d’ALK.

Le pembrolizumab, en association au carboplatine et au paclitaxel ou au nab-paclitaxel, est indiqué dans le traitement pour les carcinomes épidermoïde.

En deuxième ligne de traitement de patients métastatiques

Le pembrolizumab est indiqué en monothérapie dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un TPS ³ 1 %, et ayant reçu au moins une chimiothérapie antérieure. Les patients présentant des mutations tumorales d’EGFR ou d’ALK doivent également avoir reçu une thérapie ciblée avant de recevoir le pembrolizumab.

Nivolumab est indiqué en monothérapie après une chimiothérapie antérieure.

Atezolizumab en monothérapie est indiqué après une chimiothérapie antérieure. Les patients avec mutations activatrices de l’EGFR ou réarrangement du gène ALK (ALK-positif) doivent également avoir reçu une thérapie ciblée avant de recevoir Atezolizumab.

Immunothérapie et cancer du poumon à petites cellules ou neuro-endocrine

En 1ere ligne de traitement des patients métastatiques ou stade étendu, en bon état général

Atezolizumab (inhibiteur de PD-L1) en association à une chimiothérapie (carboplatine et à l’étoposide), est indiqué.

Immunothérapie et cancer du sein triple négatif métastatique, stade IV :

En 1ere ligne de traitement, chez les patientes adultes présentant une tumeur avec une expression de PD-L1 ≥ 1%

Atezolizumab (inhibiteur de PD-L1), est indiqué en association à une chimiothérapie (nab-paclitaxel ou au paclitaxel)

Immunothérapie et Cancer rein ou carcinome à cellules rénales

En 1ere ligne de traitement des patients métastatiques :

Chez les patients de bon pronostic, l’association pembrolizumab (inhibiteur de PD-1) -axitinib (inhibiteur de tyrosine kinase) est indiqué.

Chez les patients de pronostic intermédiaire ou mauvais, l’association pembrolizumab (inhibiteur de PD-1) -axitinib ou l’association nivolumab (inhibiteur de PD-1) et ipilimumab (inhibiteur CTLA-4)

En 2ere ligne de traitement des patients métastatiques :

Nivolumab (inhibiteur de PD-1) est indiqué en monothérapie.

Immunothérapie et Cancer de la vessie ou carcinome urothélial

En 1ere ligne inéligibles à une chimiothérapie à base de cisplatine des patients métastatiques :

Le Pembrolizumab peut être indiqué lorsque les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS supérieur ou égal à 10 (CPS pour score positif combiné : nombre de cellules exprimant le PD-L1 (cellules tumorales, lymphocytes et macrophages) divisé par le nombre total de cellules tumorales multiplié par 100),

L’atezolizumab peut être indiqué lorsque l’expression de PD-L1 supérieure ou égale à 5 % (c’est-à-dire plus de 5 % de cellules immunitaires marquées positives pour PD-L1).

Immunothérapie et Cancer de la vessie ou Carcinome urothélial en 2eme ligne de traitement des patients métastatiques :

L’indication de Pembrolizumab, le nivolumab et de Atezolizumab n’est pas modifiée dans le traitement des adultes ayant reçu une chimiothérapie antérieure à base de sels de platine

Immunothérapie et mélanome avancé ou métastatique

En 1ere ligne de traitement des patients métastatiques :

Le pembrolizumab peut être indiqué en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints d’un mélanome avancé (non résécable ou métastatique)

Nivolumab en association à l’ipilimumab est indiqué chez les patients en bon état général, dont la tumeur est B-RAF non muté et en l’absence de métastase cérébrale

Stade III :

Le pembrolizumab est indiqué en monothérapie dans le traitement adjuvant des patients adultes atteints d’un mélanome avec atteinte ganglionnaire, ayant eu une résection complète

Pas d’indication à l’heure actuelle de l’immunothérapie dans les cancers de la prostate métastatiques, de l’ovaire, des tumeurs cérébrales primitives (glioblastome), des cancers du sein hormono-dépendant et/ou avec une surexpression de Her2, des cancers du col de l’utérus, de l’endomètre, des cancers de du cancer du côlon, du cancer du rectum, de l’estomac, de l’œsophage et du canal anal.

Des essais cliniques avec immunothérapie sont en cours dans certains de ces cancers. Dans les années à venir, de nouvelles indications d’immunothérapie sont à prévoir. Par exemple, Des essais ont montré un bénéfice chez des patients avec un cancer du côlon MSI (microsatellite instable) en immunohistochimie. Immunothérapie, thérapie ciblée et cancer du foie (carcinome hépato-cellulaire) pourrait être indiqué en 1ere ligne de traitement des patients métastatiques, inopérables, en effet La combinaison bevacizumab (thérapie ciblée, anti-neoangiogenèse) et atezolizumab

(inhibiteur de PDL-1 ) a montré une efficacité (différence significative) sur la survie globale et la survie sans progression face au sorafenib (thérapie ciblée, inhibiteur multi-kinases). https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Cheng+A-L%2C+IMbrave150

Le Nivolumab (inhibiteur de PD-1) pourrait prochainement avoir une indication en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints d’un cancer de l’œsophage et de l’estomac, après une première ligne de traitement de chimiothérapie à base de platine.

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